La jeune femme appuya sur le bouton marche et positionna sa caméra. Elle sourit satisfaite de l'angle de vue. Elle faisait ça avec de petits geste, fluides et précis. Sur l'écran, on pouvait voir un mur de la pièce, d'un blanc que bien des choses rendaient gris, mais aussi un tableau. Pas une grand œuvre d'art mais juste un paysage représentant une plage australienne surement au printemps à en juger par les fleures sur le seul arbre et l'absence de vacanciers. Et puis, il y avait un canapé. Pas vraiment un canapé, plutôt ce qu'on appelle un clik-clak. Il était recouvert d'un drap bleu délavé et sur lui trônait quelques oreillers. Le décor ne montrait pas une grande richesse mais, bien que l'on comprenne que la jeune femme ne devait pas faire dans la décoration et ce contenter de peu, on ne se disait pas non plus que la propriétaire était pauvre. Non, on se disait que c'était de truc de récupérations, des choses qui ont déjà vécus mais dont pourtant on ne se débarrasse pas. La seule chose qui faisait neuve dans ce décor était la veste de cuir qui était posait sur le dossier du canapé-lit. Elle était noire et mate, comme récemment passé par le pressing, mais on pouvait voir aux plis, comme de fine cassures, qu'avait le cuir que le vêtement avait été souvent porté. La jeune femme fit quelques réglages supplémentaires, pour vérifier la luminosité et avoir des couleurs pas trop agressives, puis lança la vidéo. Elle regagna rapidement de canapé sur lequel elle s'assit. Sa démarche avait quelque chose de félin, comme si elle économisait son espace. Tous ses gestes étaient d'une fluidité surprenante, certains diront qu'elle devrait surement avoir du talent pour les travaux minutieux. A l'exception d'elle-même la pièce était vide de monde, et verrouillée pour que personne ne puisse venir la déranger. Mais ça, on ne pouvait pas le voir car la caméra n'avait pas un champ de vue très large. Les volets étaient fermé pour qu'on ne sache pas que quelqu'un était dans la pièce. Comme si elle voulait s'isoler. C'était pour cela qu'elle avait du bidouiller la luminosité, puisqu'elle désirait surement que son film rende bien. Brisbane, brighton 2010. Et bien, me voilà que je ne sais pas comment commencer cette petite vidéo. Cela fait des jours que j'ai eu cette idée et je me retrouve comme une imbécile devant ma caméra. Elle eut un petit rire forcé en se passant une main dans ses longs cheveux blonds. Commençons par le début non ? Je me présente : Jade Elsa Kiplin. Je suis née le 10 mai 1988, ce qui fait que je prend cette année, si je sais bien compter, vingt-deux ans. Oh qu'elle vieille ! Non je rigole, je ne suis pas vraiment ce que l'on appelle vieille. Je ne suis plus dans la première fleure de la jeunesse mais je reste bien jeune. Là plus part des gens de mon âge pensent qu'ils sont déjà des adultes et tout et tout. Alors oui, je suis majeur et vaccinée, j'ai déjà voté, j'ai mon permis de conduire et j'ai même eu une voiture à un moment. Mais suis-je vraiment adulte pour au tant ? Elle haussa les épaules avec désinvolture comme si la question n'était que pure rhétorique. Elle l'était réellement mais Jade semblait prendre cela avec un tel détachement que ça en était presque troublant. Comme si cette question, elle s'en fichait. Comme si le fait de ne pas forcément avoir de réponse, ou de justement en avoir une, ne la touchait pas, ne lui faisait strictement rien. Je ne saurais pas dire... Après tout, j'ai fait des choses que les majorité des gens de mon âge n'ont pas encore faite et que surement il ne feront jamais. Mais ce ne sont pas nos différences qui font de nous un adulte non ? Ce sont nos différences qui font comment on est, qui nous rendent si unique... Oui, ces différences qui peuvent faire tant de mal... Mais elles ne rendent pas adulte. Je pense que sur un point de vu émotionnel, ce que j'ai vécu a fait de moi une adulte. Ou du moins une personne forte. Je suis forte, je ne me laisse pas faire, j'encaisse tout et n'importe quoi. Je n'arrive même pas à me souvenir quand j'ai pleuré pour la dernière fois. Elle se mordis la lèvre inférieur en levant les yeux. Il y avait cet air de réflexion intense sur son visage comme si elle n'arrivait vraiment pas à se souvenir de cela. Il y a le jour où un des types de mon équipe est mort à cause d'une balle perdue. J'ai eu envie de pleurer mais je ne l'ai pas fait. J'ai vomi mes tripes pour la première fois depuis que je suis entrée dans l'armée mais je n'ai pas pleurer. Je n'ai pas non plus pleurer quand Riley m'a annoncé la mort de Peter. Je ne le connaissais pas après tout. J'avais mal pour elle mais je ne le connaissais pas. Je ne pleure pas non plus quand les gens que je connais meurent de toute façon... je n'ai pas pleuré depuis mes quatorze ans quand je me suis brisée le tibias je crois. Je pleurais de douleur. Avant il m'arrivait de pleurer de rire, de rage mais je ne saurais même pas dire si j'ai déjà pleuré de tristesse. Pas que ce sentiment me soit étranger mais je ne le laisse pas m'envahir. Et là on se dit « waouh ! Une super-man girl ! ». Elle eut un petit rire triste à cette pensée comme si ça lui rappelait de mauvais souvenirs ou au contraire de bons souvenirs qui deviennent tristes à l'idée qu'ils font définitivement partis du passé. C'était un de mes surnoms à l'armée. Mais non je ne suis pas super-woman. Je me laisse facilement emporter par des sentiments autres que la tristesse. A vrai dire, il est l'un des seuls que je contrôle réellement. Facilement emporter ? Mais que dis-je ! Mon comportement est dicté par mes sentiments. Je suis quelqu'un d'assez impulsif de caractère. Elle fit le geste des guillemets avec sa main. J'agis, et je mesure les conséquences de mon acte ensuite. Ca m'a posé quelques petits problèmes avec mon chef d'unité dans l'armée. Un bon gars, je le reconnais, mais il aimait pas que j'agisse avant les ordres ou contre les ordres. Il voulait que je pèse mon geste, que j'y pense. Et moi je ne le faisais pas. Il n'est pas dans ma nature de réfléchir. J'y vais à l'instinct qui est, heureusement pour moi, bien souvent plutôt bon. J'ai de la chance non ? Elle eut de nouveau un rire. Cette fois-ci il était plus franc. Comme si elle trouvait réellement cela drôle et que ce n'était pas ironique. Un véritable sourire fendit son visage. Jade était une belle jeune femme. La peau légèrement hâlée, mais pas trop et de façon strictement naturel, ce qui était mis en avant par le débardeur blanc et bien moulant qu'elle portait. On voyait ses muscles se tendre et se détendre à chacun de ses mouvements. Cela lui donnait un charme félin et pur ainsi dire dangereux. Les traits de son visage était doux, plus que ne l'était son expression depuis le début de sa fausse interview. Elle se souleva légèrement pour caler un pied sous ses fesses. Elle s'appuya plus confortablement, comme si elle avait conscience qu'elle en avait pour un long moment. Oui, il m'arrive d'être chanceuse. Mais quand je repense à mon parcourt je ne pense pas pouvoir dire que je suis chanceuse. Je ne suis pas sure que beaucoup de parents auraient voulu ça pour leur fille et ce dont je suis sure c'est que les miens ne le voulaient pas. Et bien, que dire, à part que c'est visiblement raté ? Pas grand chose. J'avais beaucoup pour moi au départ et j'ai tout gâché ? Non je ne pense pas non plus. J'avais une famille aimante, il est vrai que c'est beaucoup et que tout le monde ne peut pas en dire au tant. Et puis, surtout, j'avais ma grande soeur. On a tout juste onze mois de différence elle et moi. Elle est mon aînée, et a longtemps été mon modèle. Mais pourtant... J'ai toujours su que nos parents nous voyez pas pareil. Pas qu'ils n'en aimaient pas une sur le lot. Non ! Ils nous adoraient à en devenir gaga, je n'en doute pas. Mais je suis la petite et Riley la grande. J'ai du mal à me dire que la différence est juste là. Peut être aussi est-ce que, quand on était petites l'une et l'autre, elle était plus supportable comme enfant. Ses yeux se perdirent dans le vague alors qu'elle évoquait son enfance. On avait l'impression d'entendre une grand-mère parlait quand on analysait son regard. Elle avait tiré un trait sur son enfance, il n'y avait pas de doute à avoir. Je ne tenais pas en place, je me battais souvent. D'ailleurs, j'étais une habituée de l'hôpital car quand je me battais pas, cela ne m'empêchait pas de me blesser. J'y ai gagné une assez grande résistance à la douleur. Non, je désobéissais, je répondais aux adultes, je faisais tout ce qu'il fallait pour m'attirer des ennuis et je n'avais pas encore dix ans. J'étais invivable. A côté de cela, Riley n'avait pas de mal à passer pour un ange. Je ne pense pas que cela ait changé grand chose et je ne lui en ai jamais voulu. Non, c'est ma soeur, je ne peux pas lui en vouloir ! Cette affirmation fut lancée avec joie et détermination. Elle sourit doucement en sortant de sa rêverie liée à son enfance. Quand j'étais petite j'aimais tous les jeux de balles auxquels on pouvait jouer dans la rue. J'adorais cela et je dois dire que je n'étais pas trop nulle. Cela me permettais de me dépenser et ainsi de rester assise à table lors du repas. Il n'y avait que deux moments où j'étais vraiment calme. Quand je jouais aux espions. Je n'ai, malheureusement pour mes rêves de petite fille bien que je pense que princesse était tout de même avant dans la liste, pas finie espionne. Cadette c'est bien aussi non ? Et puis il y avait l'autre moment : celui où l'on me faisait écouter de la musique. Qu'est-ce que j'aime la musique. Elle eut un soupire de bien être comme si la simple idée d'écouter à un moment de sa vie de la musique la détendait. D'ailleurs la tension de ses épaules diminua un peu. Une sourire béat se dessina sur son visage et elle croisa les jambes en se penchant légèrement vers l'avant. J'adore la musique. J'écoute principalement du rock, mais aussi un peu de pop. Je ne suis pas une grand fan de tout ce qui est hard-rock, métal ou autre. J'aime la musique qui bouge un peu mais je prête surtout attention aux paroles. Et puis la musique est l'une des choses qui m'adoucit donc j'écoute pas quelqu'un de trop violent non plus. Je me souviens, avant dès que j'avais une permission, j'allais chez le disquaire voir les derniers nouveautés. Dans la base, on a pas vraiment le temps et le droit d'écouter de la musique mais j'arrivais toujours à grappiller une chanson par là et une par ici. Mais quand j'avais ma journée... Je mettais ma veste de cuir et j'allais m'acheter quelques cd que je ne possédais pas déjà. A savoir, que dès que n'était pas tenue d'avoir mon uniforme, je repassais ma veste en cuir noir. Mais bon... Je me souviens encore que le soir à table, j'embêtais tout le monde en m'extasiant sur les truc que je venais de découvrir. J'étais aussi intenable avec de la musique que sans finalement... Elle leva les yeux au ciel dans une geste d'exaspération. On aurait pu croire que ses propres actions, son propre comportement, l'énervait mais ce n'était pas cela. Son attitude témoignait d'une sorte d'ironie, elle arrivait à se moquer d'elle même. Tiens je ne n'ai pas dit comment je suis rentrée d'en l'armée. Comment j'en suis sortie c'est tout autre chose. Bah j'ai pas une joli parcourt. Non sérieusement, il est assez moche. J'avais quinze ans la première fois que j'ai essayé. Au début, on trouve ça cool, on se dit que ce n'est rien. Moi j'ai jamais trouvé ça cool. Je trouvais que ça me faisait du bien, je ne voyais pas que ça pouvait me faire du mal. Bref, je me droguais. J'étais pas une de ses filles accrocs que l'on voit dans les séries ou encore dans la rue. Non, je n'étais pas en manque. Et puis je ne prenais pas de drogue dures, ou pas souvent. J'ai commençais à la marijuana et la plus part du temps je me contentais seulement de cela. Enfin, ça dépendait de ce qu'avait mon dealeur. Je l'avais connu au lycée. Un jour il m'avait entendu dire que j'aimerais bien essayais et bah... Une nouvelle fois, elle haussa les épaules comme si de rien n'était. Elle prenait cela avec tant de désinvolture... Elle savait que cette partie de sa vie était derrière elle et elle ne voyais pas pourquoi déballer pleins de sentiments alors que c'est fini. J'étais rarement défoncée. Régulièrement stone parce que ce genre de chose ça secoue un peu mais j'ai jamais vomi, je suis jamais tombée dans les pommes ni rien... Parfois je prenais de l'héroïne... Je me piquais pas non ! Je... Je supporte pas les aiguilles. Elle frissonna. Ca rentre dans la peau et … pouah ! J'aime pas ça ! Non je la fumais. C'est pas beaucoup mieux, je sais. Mais au moins je m'évitais toutes les maladies sanguines que se choppe les drogué. Où cela mène ? Et bien un jour, j'ai eu la bonne idée d'aller au lycée défoncée. Il faut dire que dans cet état là, je réalisais pas bien ce que je faisais. Et bah, malheureusement ou pas finalement, on a remarqué. J'ai fait un petit séjour au poste ce jour là. Tout ce serait surement bien passé si je n'avais pas déjà un petit casier à mon nom. J'avais été chopée plusieurs fois pour vol à l'étalage et je pense qu'ils savaient que j'achetais des drogues... Bref, j'ai eu une jolie convocation devant le juge après avoir dit à un flic qu'il était con. Non je l'ai eu pur mes autres problèmes avec la loi. Jade rit. Elle semblait vraiment trouver le comportement qu'elle avait eu ce jour là drôle. Mes parents étaient furieux. Leur petite fille chérie n'était aussi bien qu'ils le croyaient. On s'est violemment disputé. On savait ce que le juge allait proposer : la cure de désintoxe. Ca je voulais bien le faire. J'avais conscience que toucher à tout ça n'était pas bien alors je voulais bien essayer mais pas trop longtemps parce que j'en avais pas tant envie que ça non plus. Et ensuite, je devrais aller en maison de redressement. C'était pour ça que je me disputais avec mes parents. Je voulais pas ! Il était hors de question que j'aille dans ses établissements pour filles où on porte l'uniforme et où on récite le bénédicité avant de manger. Je suis croyante mais tout de même faut pas pousser non plus. Mais parents étaient plutôt pour eux. Mais j'allais trouver un moyen de faire autrement, si non je ne serais pas Jade Kiplin. Ce coup ci elle n'accompagna pas sa phrase d'un haussement d'épaule mais d'un roulement des yeux. Sa fine main vient s'enrouler au tour d'une de ses mèches de cheveux qui encadraient son visage. Elle la tortilla entre ses doigts tout en reprenant la parole. Je fus jugée par une jeune femme. Je ne comprenais pas encore comment on pouvait être si jeune et avoir au tant de responsabilité. J'étais une droguée qui ne comprenait rien à la vie. Se droguer n'est pas une preuve de maturité, peut être pas non plus le contraire mais ça prouve juste qu'on est un peu bête parfois. Je ne blâme pas ce qu'ils le font parce que j'étais des leurs. Je fus comme eux avant. Toujours était-il que le juge jugea, quel jeu de mot, que je devais aller faire une petite cure. Cela n'était pas fort étonnant. Ce qui le fut plus à mon avis ce fut que je refuse la maison de redressement. Logiquement, tout le monde passe par là. On peut pas retourner dans la vie quotidienne normale quand on a mon casier... Y a qu'une méthode et moi je l'ai trouvé : l'armée. J'ai demandé à aller à l'armée. Et ma demande fut acceptée. Elle sourit comme si ce souvenir était l'un des plus heureux dont elle ait parlé pour le moment. Ses yeux pétillaient d'une lueur de malice comme si elle savait déjà ce qu'elle allait dire ensuite. Ou peut être est-ce juste le souvenir de son tour de malice qui lui donnait ce regard. Je suis restée un seul mois en cure de désintoxication. Déjà j'y suis arrivée dans mon état normal sans avoir rien pris depuis une semaine. D'après eux j'étais un cas. Ils avaient pas totalement tort. Certaines personnes tombent moins vite, ou même pas du tout, sous l'emprise de la sensation de manque quand on prend des stupéfiants. Je suis de ces personnes là semble-t-il. Du coup, quand les autres vomissait leur tripe à cause du manque, moi je n'avais au maximum qu'une petit fièvre. Riley venait souvent me voir. Elle n'avait pas été la première mais presque à savoir que je me droguais. Elle n'en a jamais parler à personne. Je l'en remercie beaucoup. Je me souviens encore de ce looooooong mois. J'en avais marre d'être enfermée. Je supportais pas l'idée de pas pouvoir aller à ma guise. Et j'allais m'engager dans l'armée. Je suis folle je crois. C'est là-bas que j'ai fait ma première vidéo. Elle se leva prestement et sortit du champs de la caméra pendant quelques secondes. Et elle revient s'assoir en exhibant un CD dans une pochette transparente. Le voici ! Il s'intitule « Moi et mon petit problème ». Je trouve le titre assez mignon en fait... Dedans on ne voit que moi et je répond aux questions posées par un docteur. J'ai l'air stone dans ce truc... c'est horrible mais en fait je n'avais rien pris à part 500g de paracétamol pour calmer ma migraine. Mais c'était le soir et j'avais mal dormi la nuit d'avant. Donc je ne suis pas stone, seulement fatiguée. Il est sympa, enfin j'aime le regarder de temps en temps. J'ai tellement changé depuis le temps. D'ailleurs, moi qui regardera cette vidéo un jour... Logiquement ce cd ci que tu vois là dans mes mains se trouve dans la boite bleue sur mon étagère. Et si je ne vis plus avec Riley, chez Riley, il se trouvera surement dans la même boite que celui que je suis entrain de faire donc... Elle sourit en agitant le cd. Il était vrai que la voir se parler à un elle-même du futur était assez drôle. Mais peut être que ce elle même aura jeter ce document à la poubelle d'ici là. Elle déposa le disque gravé à côté d'elle et s'appuya contre le dossier du canapé. Je suis restée assez longtemps dans la Marine. J'aimais bien cela. J'aime toujours mais je n'ai pas vraiment eu le choix de partir ou non. Enfin si, j'ai démissionné et je suis maintenant une retraitée alors que je n'ai que vingt-deux ans mais je pouvais pas continuer. Il y a plusieurs éléments qui font cela. A commencé par ma soeur... Un jour alors que j'étais en permission quelque chose à tout changé. Je prenais toutes mes permissions ou presque mais je ne rentrait jamais à la maison. J'envoyais des lettres à ma soeur et elle passait me rendre visite à la base quand elle le pouvait. Un mois avant que cela arrive, j'avais pris la voiture et j'étais allée dans ma ville d'origine. Mais je n'avais pu me résoudre à sortir de ma voiture. Ce jour-là, pour la première fois depuis que j'étais sortie de cure de désintoxication alors âgée de dix-sept ans, je remettais les pieds en ville. Je n'étais pas avec elle quand c'est arrivé mais le soir elle m'annonçait que son petit ami, un certain Peter que je connaissais de ce qu'elle me disait et de réputation de quand j'étais dans le milieu, s'était fait tuer par balle sous ses yeux en ville. Les Blood Panthers... Elle n'eut pas besoin d'en dire plus pour que je sache qu'il était un baby avenues. Et je compris avant qu'elle me le dise qu'elle en était aussi une. Je dus retourner à la base et... Elle inspira un bon coup pour réussir à parler de ces choses qui restent dures à vivre. Je m'en voulais tellement de la laisser seule ! Elle devait aller si mal. Mais pourtant la fois d'après que j'eus l'occasion de prendre une permission je ne le fis pas. Je ne pouvais pas ne pas aller la voir si j'étais libre mais il me fallait encore un peu de temps, quelques semaines, avant de pouvoir retourner en ville. J'allais régulièrement la voir et je vérifiais que tout allait bien pour elle. Par contre, je n'allais pas voir mes parents. Je ne leur ai toujours pas pardonné je pense... Elle eut un petit moment d'absence qui n'était pas du à l'évocation de ses parents mais plus à ce qui allait suivre. Il y a moins d'un an, on a fait un contrôle de routine à la base. C'est à dire teste physique, prise de sang... Ils ont trouvé que quelque chose n'allait pas chez moi mais ils ne savaient pas encore quoi. J'ai eu le droit de passer toute une batterie de testes supplémentaires ce qui fit bien rire mes camarades. Certains riaient en disant que leur petite cadette avait retouché à ce qui l'avait fait rentrer dans les rangs au pars avant. Mais je savais que ce n'était pas cela. Je n'avais pas repris de drogue et je n'en reprendrais surement jamais. J'ai eu si peur... peur que mes erreurs du passé détruisent ma vie à venir. Mais ce n'était pas ça... malheureusement. Prise de court, comme si elle venait de courir un cent mètre et qu'elle devait rependre son souffle, elle se tue. Doucement, elle passa une main sur son visage puis dans ses cheveux. Cela ne devait pas être simple pour elle... Même très difficile. Ils otn fini par trouver ce que j'avais. Et que j'ai toujours. Ils m'ont expliqué les causes possibles, les conséquences, les traitements... Tout quoi ! La drogue n'y était pour rien même si je doute qu'elle ait amélioré la chose. J'avais encore du temps pour eux, du temps où je pouvais rester cadette. Mais jamais je ne serais montée en grade, jamais je n'aurais pu devenir quelqu'un et je me serais retrouvée dans dix ans maximum quand ma maladie se serait aggravée à ne pas avoir de travail et même pas de qualifications puisque je suis partie à l'armée avant d'obtenir mon bac. J'ai une Polymyosite à un stade particulièrement avancé pour quelqu'un de mon âge semble-t-il. Généralement, on peut détecter les premiers signes qu'à partir de la cinquantaine, je n'ai même pas atteint la trentaine. J'ai donc du faire un choix. Elle soupira consciente que le pire était passé ou du moins le pire qu'elle ait vécu pour le moment. J'ai quitté l'armée. C'était ce que j'avais de mieux à faire. De toute façon, si ma maladie ne se stabilisait pas je serais rapidement en incapacité de fournir les efforts musculaire demandé par l'entrainement que je suivais à l'époque. Alors j'ai décidé de retourner à Brisbane, d'aider ma soeur à aller mieux, de passer mon bac, de me construire une vie. Riley a voulu que je vienne m'installer chez elle. Je lui ai promis que j'essayerais de me trouver du boulot, ce que j'ai fait bien que j'en change assez souvent, et que ce n'était que temporaire. Ca fait presque un an et je vis encore chez elle ! Je ne lui ai pas dit les vraies raisons qui me poussaient à partir. Je tiens mal ma promesse mais elle a besoin de moi... J'ai dit que je voulais être avec elle et c'est vrai et que j'avais envie d'avoir mon bac. C'est vrai aussi mais tous ces besoins n'étaient rien quelques mois avant, du moins pas assez pour que j'abandonne mon uniforme. En fait j'ai toujours mon flingue de marine et mes uniformes même si je ne les porte plus, enfin le flingue n'est jamais bien loin. Et j'ai commencé un traitement, j'ai le droit de prendre de la cortisone tous les jours, plusieurs fois par jour. Et ça, je le fais quand elle me voit pas où je dit que c'est autre chose, pas de la drogue et elle le sait. Je me suis inscrite au cours du lycée. Je reçois les cours et e renvoie les devoirs. Puis bientôt j'irais passer mon bac. Je me souvenais pas que la philosophie c'était si compliqué... Elle eut un rire franc, envoyant loin d'elle le non-plaisir qu'elle avait créé en parlant de sa maladie. Mais bon. J'ai trouvé un petit boulot et tout et tout. Je vis dans Brighton et cela me change de mon quartier de petite fille. Je préfère ici je crois bien. Puis un jour, j'ai décidé de faire ce que j'aurais surement déjà fait si je n'étais pas partie à l'armée : intégrer les baby avenues. Mon dealer, celui à cause de qui j'ai eu tant de problèmes, en faisait partie avant que je me fasse prendre. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais gardé son numéro... Alors un jour j'ai pris ma vie en main. Enfin façon de parler. Plutôt que de demander ce service à ma soeur, qu'elle n'aurait surement refuser pour me protéger mais j'ai moins besoin de protection qu'elle, je l'ai appelé. Il a cru que j'en reprenais. Puis une fois sur place je lui ai dit que je voulais les rejoindre. Il a eut l'air septique. Je comprends bien. Je lui ai dit que je savais qu'ils avaient besoin d'un homme de main et que sortant de l'armée j'étais amplement qualifié pour ce poste. Je lui ai dit aussi que si il n'essayait pas de me faire rentrer dans le gang, j'irais parler de son trafic à la police. Et ça a marché. Les menaces ça marche toujours ! Elle eut un sourire à faire peur mais on voyait qu'elle était fière d'elle pour le coup. Elle secoua la tête de droite à gauche, réprimant un éclats de rire et faisant voler sa chevelure. Je suis donc une baby avenues maintenant. Quand on a besoin de quelqu'un pour éliminer un concurrent c'est moi. Quand quelqu'un à violenter une de nos filles, c'est aussi moi qui m'occupe de lui. Quand les blood panthers nous ont insulter c'est aussi moi... Je surveille aussi les échanges de drogues parce qu'on ne pense pas qu'une frêle jeune femme puisse être si dangereuse... bref je suis la femme à tout faire ! C'est drôle dit comme ça. Elle prit un air pensif. Je ne sais plus trop quoi dire... A part que je commence à avoir drôlement faim là maintenant. Et que j'ai un truc à faire dans environ une bonne heure. Bon, cette vidéo touche donc à sa fin... Bienvenue dans mon monde petit chose. Souriant d'une façon peut rassurante, elle se rapprocha de la caméra, faisant ainsi un gros plan sur son ventre recouvert de son débardeur. Puis elle coupa le courant.