Il était temps de s'amuser en toute tranquillité, la nuit était tombée depuis peu sur Brisbane et les oiseaux avaient cessé de chanter il y a longtemps, en fait si on y réfléchissait bien, les oiseaux ne chantaient plus pour moi depuis un bout de temps, ils m'évitaient peut-être ou je n'arrivai plus à les entendre, dans tous les cas leur chant ne parvenait plus à mes oreilles. J'avais passé toute ma journée à réfléchir à que faire de ma soirée, vous allez surement trouvez ça étrange de ne rien faire de sa journée à part penser au soir même, mais il faut dire que la journée est un moment désagréable à passer et que je n'étais pas sans travail, d'abord il y à travailler dans ce fast-food répugnant dans lequel le chef ne cessait d'avoir des regards pervers envers toutes ses employées et de nous sous-payer. Cet homme me dégoûtait, existait-il quelqu'un de plus crasseux que lui? Il avait les mains noires à force de ne pas se les laver et sa voix devenait de plus en plus rauque chaque jour, signe d'un gros abus de cigarette. Le pire dans toute cette histoire c'est que c'était un alcoolique, pas un alcoolique comme nous, enfin bien sûr j'aime l'alcool, bien sûr quand j'en bois je deviens quelqu'un de très drôle et imaginatif, mais cet homme débarque tous les jours à dix heures (car il ne se donne pas la peine de se lever à six heures du matin comme nous pauvres employés maltraités) et il est déjà saoul, il raconte des bêtises, chante des chansons paillardes et nous tape les fesses en riant. J'ai déjà pensé à changer de travail, à m'envoler pour une autre dimension, mais j'ai bien trop peur que mes ailes se mettent à bruler comme celles d'Icare, la chute serait bien trop douloureuse. Aussi, il était dur de trouver un travail descend quand on est dans mon cas, je n'avais jamais fini mes études, j'étais donc seule et sans diplôme, seul un miracle pouvait me sauver, mais je n'y croyais plus depuis longtemps, car les études sont ce qui compte le plus de nos jours pour trouver un travail, je ne veux pas me retrouver à lécher les basques de mes parents ou de qui que ce soit pour pouvoir payer mon loyer, je suis seule et j'aime l'être. Personne ne m'empêchera d'être celle que j'aime être, même si ça voudrait signifier que je finirais seule avec une vingtaine de chats, enfin peut-être pas les chats, je suis allergique, mais vous avez compris. J'étais faite depuis toujours pour vivre seule, pour être responsable de moi-même et de personne d'autre. Mes parents m'avaient appris à détester cette solitude, puis à l'aimer, je ne supportais plus quand ils était loin et je me sentais mourir en les sentant trop près, tous n'était qu'une suite de contradictions. Comment détester ceux qu'on était sensé aimer, comment haïr ce qui nous avait permis de vivre, comment trembler devant toute l'affection qu'une mère pouvait donner à son enfant. Un seul mot qualifiait ma confiance envers ma famille: Mensonge.

Qu'est-ce que je disais déjà? Ah oui, la soirée, tout s'annonçait normale, j'étais tranquillement chez moi, dans mon appartement que je méritais amplement après tout le travail que j'avais été obligée de faire, toutes ces heures supplémentaires pour me payer un endroit qui était chez moi, quand je me rappelais d'un détail mis de côté par mégarde, j'avais un rendez-vous avec Maxxie, c'était mon ami, je dirai même un des rares amis que je possédais, il était assez drôle dans son genre et son style était assez compatible au mien dans sa façon d'être, mais comme quelqu'un de vraiment intelligent j'avais oublié que ce soir il n'y avait pas de prise de tête, car on allait passer une petite soirée tranquille chez lui. Une petite douche et il était temps de partir, j'avais enfilé un jean troué et délavé avec un haut simple, je savais que tout ça me suffisait, ma soeur m'avait appris à m'habiller, c'était bien la seule chose qu'elle m'avait apprise d'ailleurs, j'enfilai mes chaussures et entrepris de fermer ma porte, comme à son habitude celle-ci n'en avait pas vraiment envie, je détestais cette porte, il fallait que je me jette dessus à m'en créer des bleus pour pouvoir la fermer, j'avoue qu'il n'y a rien à voler chez moi, mais j'aime quand même ne pas me sentir menacée par un quelconque voleur, violeur ou pire, surtout dans ce quartier. Bref, on ne va pas parler de malheurs, j'en ai déjà assez comme ça. Je pris ma voiture, car oui j'en avais une, n'essayer même pas de vous imaginer l'état dans lequel elle se trouvait, elle était rouge à la base et on ne pouvait voir que la rouille qui c'était déposée sur elle. Heureusement elle m'était bien utile pour me promener partout et pour ne pas être en retard. Une fois, deux fois «Démarre vieille fille..» murmurais-je. La magie s'opéra, la voiture se mis en marche et je partis pour une sympathique soirée chez mon ami Maxxie.

Quelques minutes plus tard j'étais déjà chez le jeune homme, dans son appartement assez musical, mais dans un état piteux, assise sur le canapé avec une bière à la main et regardant une chaine musicale que le jeune homme avait décidé de mettre. Je ne parlais pas, je n'aime pas parler, la parole ne sert qu'à se rendre ridicule en vociférant des mensonges, je préférais m'en remettre à mon silence habituel et Maxxie n'avait pas l'air d'en être lassé. J'avais peut-être raison, ou tord, car en tournant la tête vers lui pour voir d'où venait ce bruit étrange de reniflement, je remarquais qu'il était juste en train de sniffer une ligne de coke. Dure réalité, ce gars était définitivement un drogué et je ne pouvais rien y faire, ils devraient vraiment faire un club avec mon handicapé de cousin. J'étais sur les nerfs ou inquiète, ça je ne le savais pas, je n'en étais pas sûre en tout cas, la seule chose qui me semblait tout à fait sûre était que le seul mot qui pouvait bien sortir de ma bouche en ce moment était: «Putain...» C'est qu'il devait aimer m'embêter, il savait très bien que je détestais la drogue et le voir en sniffer devant moi me donnait seulement envie de le frapper, qui sait quelle réaction Maxxie aurait cette fois face à la coke aujourd'hui, imaginez si il devenait trop étrange, je me sentirais coupable de m'en aller et je devrai donc le surveiller jusqu'à ce qu'il retrouve une certaine logique, mince. La pluie s'écoulait sur le toit à intervalles régulières, je n'arrivai pas à me concentrer sur ma panique, car j'étais bien trop déconcentrée par cette mélodie que la pluie offrait à mon oreille, je me déconcentrait bien trop vite. Je crois que j'étais en colère, ou peut-être déçue qui sait? C'était la même chose, on dit souvent que la déception est la colère des faibles, je ne suis pas faible, j'étais vraiment en colère.